Flavius Ardaburius
Aspar (? - 471), d’origine alaine, est un commandant militaire (magister
militum), consul et patrice de l’Empire d'Orient, de religion arienne. Sous les empereurs Théodose II et Marcien, il combat les Vandales, les Perses en Arménie et les Huns dans les Balkans.
Le sens du nom Aspar
reste problématique. Il a été rapproché du moyen-perse aswar, qui signifie « cavalier ». Selon une autre
hypothèse il dériverait d'une racine scytho-sarmate, *spar, signifiant « attaquer »1.
Son père Ardaburius est un
général alain2,
consul sous Théodose II. Dès son plus jeune âge, il exerce le métier des armes et
suit son père dans ses campagnes.
Sous le règne de
Théodose II[modifier | modifier le code]
En 425, Aspar et son père sont
envoyés en Italie par Théodose II, pour soutenir Valentinien
III et sa mère Galla Placidia contre l'usurpateur Jean. Aspar marche
sur Aquilée avec
la cavalerie ; tandis que son père s'embarque avec l'infanterie pour
aller assiéger Ravenne. Mais Jean capture son père Ardaburius, qui, cependant, profite de la liberté qu'on lui donne dans
la cité où il est prisonnier pour se ménager des alliances. Ardaburius fait
ensuite prévenir Aspar de s'approcher de la cité et, lorsque Aspar se
présente, la cité tombe d'elle-même car Ardaburius se saisit de l'usurpateur.
Trois jours plus tard, Aspar combat l'armée hunnique réunie par Aetius pour Jean, qu'il
réussit à défaire.
Il passe en Afrique pour soutenir le
comte Boniface contre
les Vandales de Genséric en 431. C'est un
échec retentissant, et il repart pour Constantinople3 mais obtient le consulat en 434. Ses origines barbares et sa religion arienne lui interdisent
toute possibilité de porter la pourpre lui-même ; il va donc organiser
les futures élections d'empereur sous son autorité.
Sous le règne de
Marcien[modifier | modifier le code]
Il est à l’origine de
l’accession au trône de l’empereur Marcien, sénateur, ancien militaire thrace et ami de son père, en lui
faisant épouser la sœur de Théodose II, Pulchérie en 450. Après le décès de Pulchérie en 453, Aspar est très influent.
Il est fait patrice lorsque Marcien, qui avait été autrefois à son service,
devient empereur2. Il
devient magister militum per orientem en 457.
Alors que son fils Ardabur repousse une incursion arabe près de Damas et repousse
les barbares en Thrace, Marcien vient à mourir. La
succession de l'empereur prend dix jours. Malgré le choix évident d'Anthémius magister militum et gendre de
Marcien, Aspar aurait peut-être reçu une offre de la part du Sénat pour
devenir lui-même empereur4 ; mais il choisit un obscur soldat issu de ses troupes à
la place.
Sous le règne de
Léon Ier[modifier | modifier le code]
Il organise alors la
succession de Léon Ier, un officier
thrace, en 4575,
mais, jusqu'à son renversement, en fait le co-régent.
En 459, Aspar fait
construire une des grandes citernes qui caractérisent Constantinople et qui
porte encore son nom, la citerne d'Aspar. Lors du terrible incendie qui
ravage Constantinople en 465, Aspar mène la lutte contre l'incendie6, et, s'il faut en croire le
chroniqueur Jean Zonaras, donnant de sa personne, porte de l'eau lui-même sur ses
épaules.
D'origine barbare,
Aspar représente aux yeux des Romains une tutelle de plus en plus
inacceptable sachant que c’est le cas pour l’Empire
romain d’Occident, à l’époque sous le contrôle
de Ricimer. Il
gouverne avec l'appui de Théodoric Strabon et des Ostrogoths qui lui fournissent une garde de bucellarii. Théodoric, futur roi des Ostrogoths, reçu comme otage
pendant son enfance, reçoit l'enseignement d'Aspar.
Mais Léon Ier cherche,
au milieu des années 460, à échapper à l’emprise des mercenaires alains et
alamans sur son armée et à son influence. Il fait enrôler de nombreux
soldats isauriens pour
contrebalancer le pouvoir des armées germaniques dans ses troupes impériales.
L'empereur accueille à la cour le chef d'un clan isaurien, Tarasicodissa, qui
lui fournit des informations à propos d'un complot d'Ardabur avec les Perses7 , 8. L'Isaurien prend le nom grec
de Zénon et
épouse une des filles de l'empereur, Ariane en 4669. Zénon se positionne contre le clan d'Aspar et crée la garde
du corps des excubitores formée uniquement de sujets de l'Empire, Isauriens,
Thraces et Illyriens.
Aspar perd de plus en
plus de pouvoir. Il s'oppose à toute guerre contre les Vandales mais,
en 468, l'empereur
lance une expédition confiée à Basiliscus, le frère de l'impératrice Vérine. C'est un désastre mais Zénon garde toute son influence et
devient maître des soldats pour l'Orient (magister
militum per orientem), ce qui l'éloigne un temps
de la cour. Aspar regagne alors de l'influence, son fils Patrice reçoit le titre
de césar et
épouse Léontia,
la fille de Léon Ier en 4709. Le peuple de Constantinople
et le clergé, à l'annonce de ces évènements, provoquent des émeutes dans
l'hippodrome de la ville. Ils refusent que le futur nouvel empereur ne soit
pas orthodoxe. Aspar et Léon doivent assurer aux évêques que Patricius se convertira
à l'orthodoxie avant
de devenir empereur.
En 471, Léon Ier finit
par choisir entre les deux clans de ces généraux. Il fait mettre à mort son
ancien protecteur ainsi que ses fils Ardabur et Patricius par ses eunuques.
Seul Erménéric échappe
au massacre. Patricius survit à ses blessures, mais doit renoncer à son titre
de césar et à son mariage avec Léontia9.
À la suite de son
assassinat, les partisans d'Aspar se révoltent avec Théodoric
Strabon et ravagent la Thrace. Léon Ier doit
traiter avec ce dernier en 473.